Portrait d'un glacier (Alpes - 2173m)
Lionel Marchetti - Portrait d'un glacier (Alpes - 2173m) - Electro-Acoustic / Musique Concrète
Portrait d'un glacier (Alpes - 2173m) | 28:42 | |||||
Portrait d'un glacier (Alpes - 2173m) | 28:42 |
Portrait d’un glacier (Alpes - 2173 m)
Musique concrète de Lionel Marchetti d'une durée de 28'42''
Composition musicale, conception et réalisation sonore, tournages sonores (instrumentarium du CFMI de Lyon, Université Lumière Lyon - 1999) et dans les studios du Groupe de Recherches Musicales de l’INA (Paris) en 1996/1999 : Lionel Marchetti
Tournages sonores - sur le motif - en août 1993, sur le Glacier de Tré la tête (Massif du Mont-blanc) et dans les Alpes environnantes, en compagnie de Bruno Roche
Commande du Groupe de Recherches Musicales de l’INA (Paris) réalisée dans ses studios
Remerciements à toute l'équipe du GRM (et tout particulièrement à Diego Losa), à Christian Zanési, Michel Chion, Bruno Roche, Hélène Bettencourt, François Donato, William Pellier et Olivier Capparos
Création publique : Maison de Radio France - 2000
Une première édition CD de Portrait d’un glacier (Alpes - 2173 m) à été réalisée en 2001 sur le label Ground Fault Recordings aux USA
Une seconde édition CD de Portrait d’un glacier (Alpes - 2173 m) à été réalisée en 2010, dans le double album CD intitulé Une saison, chez MonotypeRec. (collection dirigée par Jakub Mikolajczyk, en Pologne) - mono 036
Mastering numérique 2012 : L.M.
Copyrights : Lionel Marchetti/SACEM
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« Glacier de Tré-la tête (2173m)
Ce matin, réveillé vers cinq heures
couleurs métalliques et vertes
lumière, force
tournoiement de l'esprit projeté
psychisme, sécrétion
lente humeur animale
soudain sonore
aurore en montagne
intelligence. » L.M. (in Les fleurs tombent)
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À propos de Portrait d’un glacier (Alpes - 2173 m) par Denis Boyer :
« Portrait d’un glacier (Alpes - 2173 m), musique concrète composée en 1999 et 2000, publiée en 2001 par Ground Fault, […/…] montre les effets d’un oxygène rare.
Progression mentale autant que physique, la construction se solidifie autour de sons mixés bas, frottements, heurts sans suite, crépitements comme des pas dans une marche ardue. Les sons plus éclatants, pierre ou glace (ou verre ?), maintiennent la faible température, redoublant l’effet réfrigérant de l’infime onde cristalline, filet mélodique, qui stratifie la pente depuis son départ. Ici encore les voix humaines sont croisées, vite dépassées. C’est le glacier qu’il faut portraire et non ceux qui l’arpentent. Et pourtant, sa réalité physique, son mouvement immobile, ses déchirures, obligent l’homme à mille contournements, y compris de lui-même. Les craquements sont peut-être ceux de la neige, les flots assourdis ceux des ruisseaux glacés que traversent les hommes en route vers la langue de glace.
La composition est double, elle montre deux champs sonores simultanés, restitués dans un même déroulement, celui qu’entendent les hommes, celui qu’entendrait leur environnement pourvu qu’on lui prête les impressions.
Doter le ruisseau, la neige, le roc d’une ouïe, de cet étouffement qui déjà achemine vers la vibration lumineuse, c’est préparer dans toute sa douleur sourde la pleine sensation du glacier, occupant les cinq dernières minutes de cette pièce magistrale.
La vague dramatique qui survole le cheminement est peut-être l’anticipation de la sérénité mélancolique du glacier. Cette musique, presque ambiante, aux reliefs tellement organiques, se conclut dans le gel le plus actif, la titanesque et imperceptible avancée des tonnes vers la vallée.
Le passage du col de Vence de Thomas Köner et Yannick Dauby est déjà tout annoncé dans ce portrait d’un glacier. Un glacier qui, avec l’avion survolant ses 2173 m pendant les dernières secondes du disque, promet l’exploration prochaine de l’étage nival, de ses rocs et de ses neiges […/…] »
Denis Boyer / Fear Drops / La Revue des Ressources